L’approche de ciblage des programmes de développement fondée sur la pauvreté monétaire ne permet pas à elle seule de capter les dimensions fondamentales de la qualité de vie telles que l’éducation, la santé, l’habitat ou encore le cadre de vie et l’accès aux services sociaux.
Ainsi, l'évaluation et la mesure du développement local gagneraient à se référer à un indicateur multidimensionnel, facile à utiliser. D’où l’intérêt d’une mesure multidimensionnelle du développement à l’échelle communale, dite, dans ce qui suit, ‘Indice de développement local multidimensionnel’. Cette mesure est d’autant utile à l’action publique qu’elle se prête à la décomposition, à la désagrégation sociale et territoriale, au suivi et au contrôle de la convergence des niveaux de développement.
Approche de mesure de l'indice de développement local multidimensionnel (IDLM)
Sur la base des indicateurs communaux, provinciaux et régionaux, établis à partir du RGPH 2014, et en se référant à la méthodologie préconisée par le PNUD dans la mesure des indicateurs du développement (PNUD, HRD, 2017), l’ONDH a construit une mesure multidimensionnelle du développement local. Le but est de disposer d’indicateurs fiables et utiles, adaptés aux réalités territoriales et sociales, pour mieux comprendre et mieux mesurer l’impact des politiques publiques au niveau local.
L’IDLM ainsi établi est une mesure du développement fondée sur six dimensions. Il s’agit de l’état de santé, le niveau d’éducation, la décence de l’activité économique, la condition de logement, la diffusion des services sociaux de base et le cadre de vie.
Principaux résultats obtenus
Les résultats de cette étude révèlent qu'à l’échelle nationale, l’IDLM atteint en 2014 près de 0,70. Il est 1,3 fois plus grand dans le milieu urbain que dans le milieu rural (tableau 1 en annexe). Ce qui correspond à un déficit en développement presque deux fois plus grand dans le monde rural (41,4%) que dans les villes (21,8%). Les plus grands déficits sont enregistrés dans le domaine de l’éducation (45,2%) suivi du cadre de vie (40,0%), la santé (37,3%), l’habitat (25,0%), les services sociaux (22,3%) et l’activité économique (10,4%).
A l'échelle régionale, le niveau de développement est significativement inférieur à la moyenne nationale de l’IDLM (0,700) dans les régions de Drâa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi et Tanger-Tetouan-Al Hoceima. Le sous-développement de ces régions est attribué, en premier lieu, à leurs zones montagneuses, difficilement accessibles et sous-équipées en infrastructure sociale. Inversement, les régions relativement développées sont, comme on devrait s’y attendre, Laayoune-Sakia El Hamra, Casablanca-Settat, Eddakhla-Oued Eddahab, et Rabat-Salé-Kénitra. Les régions du sud, tout comme l’axe Kénitra-Casablanca se détachent ainsi, de par leurs performances économiques et sociales, du reste des régions. Les régions dont le niveau de développement est proche de la moyenne nationale sont Guelmim-Oued Noun, l’Oriental, Souss-Massa et Fès-Meknès.
*Sauf à des fins lucratives, le contenu de ce rapport peut être reproduit partiellement avec la référence suivante :
Observatoire National du Développement Humain (ONDH), La cartographie du développement local multidimensionnel, niveau et déficits. Rabat, 2017. Format PDF.
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